Alain Carbuccia, pour la mise en scène...

11/08/2020

C'est en 1983, qu'Alain Carbuccia a rejoint les Compagnons du Lion d'Azur. « J'avais conçu un décor de cinéma pour la chorale que dirigeait ma femme. Suite à cela, la belle-sœur de Christian Loiseau m'a dit qu'il préparait un son et lumière et m'a proposé de le rencontrer ».
C'est donc un passionné de cinéma qui débarque dans l'équipe, abonné aux Cahiers du Cinéma et à Ciné Revue : « Cette dernière revue était plus populaire, les starlettes un peu plus dénudées, mais j'ai toujours considéré le cinéma comme un art populaire... » Une philosophie qu'il gardera toujours d'ailleurs : « Beaucoup de ceux qui nous rejoignaient au Lion d'Azur avaient peur du mot culture. Mon plus grand bonheur a été de les voir prendre du plaisir et se rendre compte que petit à petit, ils participaient eux-mêmes à cette culture ».
Christian Loiseau lui présente alors son équipe composée de René Bruneau et Michel Ledez. « René écrivait l'histoire et proposait des scènes. Ensuite, nous élaguions pour ne garder que le plus important, puis nous préparions une mise en scène collective à partir des possibilités offertes par l'espace dans lequel nous allions jouer ».


Des répétitions épouvantables

Rochambeau - 1988 fut un spectacle grandiose, mais les répétitions épouvantables à cause du temps. Et pas question d'annuler : « Nous avions fait appel à trop de gens, travaillé avec des professionnels pour les éclairages, les feux d'artifices, les décors, La Garde Républicaine avait défilé dans les rues de Vendôme... Et le spectacle fut un succès, formidablement reçu par la presse. Nous avons même reçu la visite de l'ambassadeur des États-Unis. »


Mais pour Alain Carbuccia, les meilleurs souvenirs viennent de Chambord. « Un premier son et lumière avait eu lieu là-bas l'année précédente. Un ratage total, hué par le public, il n'a tenu qu'une soirée. L'année suivante, on a fait appel à nous. Mais il fallait jouer dans un espace plus grand encore qu'à Rochambeau. Nous avons proposé à d'autres associations de participer et le résultat fut formidable. »


L'anecdote ? « La deuxième année, à Chambord, nous avons vu débarquer l'équipe de Roger Planchon qui venait tourner " Louis, enfant roi ". La directrice du casting nous a proposé, à Christian, René et moi, de jouer une scène dans le film. Mais il fallait être là le samedi matin. Et là, sans réfléchir, j'ai répondu pour tout le monde : " Impossible, je travaille le samedi ". Résultat, j'ai privé tout le monde de film... »
Et c'est avec une pointe d'amertume qu'Alain Carbuccia évoque la fin du Lion d'Azur : « Nous avions mis en éveil une ville entière, le nom de Vendôme avait dépassé les frontières. Déçus de nous voir arrêter, certains ont alors tenu des accusations hors de propos. Mais la seule réalité c'est que nous étions fatigués et que nous ne voulions pas faire le spectacle de trop ».

Pascal Blondiaux pour la Nouvelle République

Photo : Alain Carbuccia au centre, entouré de Georges Descrière, René Bruneau, Christian Loiseau et Fanny Cottençon.

Correspondant de presse © Tous droits réservés 2020
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