Bruno Massardo adapte Courteline pour la radio
Comment rebondir lorsqu'on est auteur boulimique et forcé de se ronger les sangs chaque fois que la réouverture des salles est reportée ? Parce qu'au-delà de la frustration ressentie actuellement par les amoureux du spectacle vivant, il y a également la réalité, et le quotidien de ceux qui en vivent. Le Vendômois Bruno Massardo lui, est passé maître dans l'art de se réinventer chaque fois que la situation l'oblige à le faire. Et son dernier projet est en train de voir le jour. Il s'agit de proposer au public de revivre les moments magiques des feuilletons radiophoniques d'antan. Réadaptant pour l'occasion La peur des coups, la pièce de Courteline devenue Mal-le d'amour pour la rendre audio-compatible, et surtout plus en accord avec l'air du temps.
« Cette pièce est complètement sexiste et serait impossible à jouer aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle je l'ai entièrement remodelée, explique le comédien. En outre, je l'ai divisée en six parties d'une durée de six à sept minutes environ, en comptant le générique. Ce qui fait qu'on peut la proposer soit dans son intégralité, soit par petits épisodes. »
Une pièce radiophonique donc, avec la participation de Myriam Courtois, et bien entendu de son compère Michel Mierman qui l'accompagne dans presque tous ses projets. A la technique, Dominique Philippeau, musicien et compositeur (entre autres) des spectacles du cabaret de Villerable « Madame Sans Gêne », qui les accueille dans son studio d'enregistrement de La Ville-aux-Clercs et s'occupera d'une partie de la promotion.
« Ce qui est formidable dans ce genre de travail, explique Bruno Massardo, c'est qu'à la radio, on n'a pas de trou de mémoire, et pas de tract. Il ne reste plus que du plaisir. »
Un plaisir sans lequel la vie n'a pas de sens pour ce professionnel du spectacle et qui vit très mal l'incertitude permanente dans laquelle on enferme sa passion. « Nous perdons beaucoup de temps. Or le temps, c'est bien plus que de l'argent... surtout après 50 ans. »
Cor.NR : Pascal Blondiaux