Gisèle Brugemann milite pour le souvenir

18/06/2020

Gisèle Bruggemann est née d'un père italien arrivé en France au cours de la seconde bataille de la Marne en juillet 1918 et d'une mère polonaise. « J'ai toujours revendiqué mes origines, ce qui n'empêche pas la fierté d'être française ».
Trésorière de l'association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation (AFMD 41), elle conduit inlassablement de nouvelles recherches pour transmettre une mémoire qui s'effacerait sans ce travail permanent.
Actuellement, elle s'attache au retour en France des prisonniers de guerre et des travailleurs partis malgré eux pour le STO. « On ne s'est jamais penché sérieusement sur leurs conditions de retour. C'était des gens très affaiblis, souvent malades, difficiles à transporter, qu'il fallait en outre habiller et nourrir. Pour certains, le retour a duré plusieurs mois... », explique-t-elle.
Mais cette infatigable et malicieuse chercheuse de vérité ne s'arrête pas là. « L'objectif est d'expliquer tout cela à travers des interventions dans les collèges et les lycées. L'association visite régulièrement les établissements du Vendômois, du Blaisois et de la vallée du Cher ».
Une organisation parfaitement rodée. « Nous envoyons la documentation quinze jours avant aux professeurs d'histoire afin qu'ils puissent déjà aborder le sujet avec leurs élèves... Parfois l'intervention se fait dans un silence de plomb. Les élèves sont juste abasourdis par le récit. Une question revient souvent : " Qu'est-ce qui a été le plus difficile à vivre ? " »
Et de rappeler que les survivants n'ont pas toujours été pris au sérieux lorsqu'ils ont commencé à raconter les horreurs vécues durant leur captivité. Beaucoup, par conséquent, ont décidé de se taire.
Gisèle n'hésite pas à donner son explication sur le fait que la réconciliation franco-allemande et la construction européenne ont été parfois mal vécues par certains survivants. « Très peu de nazis ont été jugés et condamnés après la guerre. Certains ont échappé à la justice et ont même occupé des postes importants par la suite ».
Pour toutes ces raisons, elle a décidé de prolonger au sein de l'association la tâche énorme qui avait été entreprise par son mari. Dès septembre prochain, elle compte reprendre ses interventions et espère que le film « Le Train fantôme » pourra enfin être programmé comme cela avait été prévu avant la crise sanitaire.
Également prévue, l'organisation d'une exposition de dessins d'enfants réalisés dans les camps et le parrainage d'une pièce de théâtre.

Correspondant de presse © Tous droits réservés 2020
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