Le Secours Catholique double ses colis
La précarité se développe dans le Vendômois, causée directement ou indirectement par la pandémie de Covid-19. Pour l'antenne locale du Secours catholique, il s'agit d'une évidence comme en témoigne le nombre toujours croissant des familles ayant besoin d'aide. « Le nombre de colis alimentaires a doublé ces derniers mois », explique Chantal Ménager, coresponsable de l'association caritative. « Les personnes ayant besoin de vêtements ne pouvant même plus opérer le paiement symbolique sont de plus en plus nombreux. » Une situation que confirme le père Pierre Cabarat qui rappelle que « durant toute la période du confinement, la paroisse fournissait en plus de la nourriture pour environ dix personnes par jour ».
L'aide alimentaire n'est cependant pas l'axe principal de lutte contre la pauvreté du Secours catholique qui reconnaît que l'épicerie solidaire comme le Secours populaire (1) font déjà beaucoup. L'association monte également de nombreux dossiers pour aider à payer l'eau, le gaz, l'électricité ou même à faire réparer la voiture sans laquelle il devient difficile d'aller travailler.
Chantal Ménager note que « beaucoup de premiers demandeurs sont issus des professions libérales. Parfois même, des commerçants qui n'ont pas bénéficié des aides de l'État ».
Le père Pierre Cabarat de son côté veut souligner la grande solidarité et la générosité dont il a été le témoin durant cette période. « Des gens que nous avions aidés autrefois sont venus aider les autres à leur tour. » Il insiste également sur l'importance de « casser la solitude » avec, par exemple, la reprise prévue des cours de français dès la fin des vacances de Toussaint.
Pour affronter les mois qui s'annoncent, le Secours catholique est en train de reconstituer des stocks pour « une période où l'alimentaire va redevenir essentiel ». Des stocks de nourriture donc, mais également des habits, des jouets, des livres, de la vaisselle que chacun peut venir apporter au local du faubourg Chartrain et qui sera trié par la quinzaine de bénévoles toujours disponibles. Et le père Cabarat de conclure : « Bien que cette lutte soit difficile, n'oublions pas qu'il s'agit d'une véritable aventure humaine, faite de rencontres, avec de nouveaux liens qui se créent et d'autres qui se renforcent chaque jour... »
(1) Lire NR du 19 octobre.
Cor.NR : Pascal Blondiaux