Ronsard et le désir

24/03/2021

Pour parler de Ronsard et du désir dans le cadre du Printemps des poètes, il était naturel de faire appel au Vendômois Jacques-Henri Rousseau, auteur (entres autres) de La plume et l'espée, ouvrage de référence sur Ronsard et toujours au programme des universités. Mais malheur à l'imprudent qui aurait l'outrecuidance de décrire son grand homme comme un poète mineure ou « gentillet » : « J'en ai assez de cette volonté qu'ont certains de présenter cet auteur de façon à ce qu'il soit conforme à la pensée unique, s'emporte-t-il. Non, Ronsard n'est ni mièvre, ni gentillet » et d'extraire de ses exemplaires de la pléiade des extraits paillards issus du Petits livres des Folastries.

Parler du désir, chez Ronsard, c'est comme avoir à faire à des poupées Gigogne, chaque désir en entraînant un autre. « Son premier désir était de devenir chevalier et diplomate comme son père. Désir contrarié par sa surdité. Alors il transposera son désir de chevalerie dans la poésie en participant à des tournois poétiques jusqu'à être reconnu comme le poète des Princes et le Prince des poètes ». Un autre désir pointe alors, celui d'être « à la hauteur », d'être reconnu.

Un homme aux multiples facettes

Or à cette époque, le symbole de cette reconnaissance passe par la richesse. « On a beaucoup reproché à Ronsard son désir de richesses, au point de le caricaturer assis sur un coffre empli de trésors. La réalité est que c'était la seule façon d'obtenir la reconnaissance des autres ». Une reconnaissance qui entraînera chez lui un nouveau désir : celui de l'immortalité. « Un désir qui l'amènera à vouloir structurer la langue française tout en la laissant ouverte aux mots nouveaux et au parler populaire ».

Et bien sûr le désir amoureux... Celui du jeune homme pour une jeune fille, mais également le désir de mariage qui lui était interdit par son état ecclésiastique. D'où le désir sans doute de se voir attribuer un nombre de conquêtes sans aucun rapport avec la réalité. « On ne lui connaît que trois véritables liaisons, et encore », sourit Jacques-Henri Rousseau. « Cassandre en premier lieu, un amour aristocratique pour qui il écrira des poésies qui ne convaincront pas toujours. Marie, une fille d'aubergiste grâce à laquelle il retrouvera la fraîcheur, la spontanéité et la sensualité. Et enfin Hélène, jeune veuve pour qui Catherine de Médicis avait demandé à Ronsard de faire la cour. Un amour de commande donc, mais pour lequel il écrira des poèmes enflammés et magnifiques. »
En conclusion, Jacques-Henri Rousseau souligne que Ronsard est un personnage aux facettes multiples.

Cor.NR : Pascal Blondiaux






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